poésie

éloge à la vulnérabilité

(partage de la première lettre de l’écume des lumière – envoyée en février 2020)

S’écrire, écrire, ensemble

Se raconter, se dévoiler… pour créer du lien, tendre la main, ouvrir son coeur. 
Ecrire pour être aimant, pour être aimé, pour être humain.

Alors que je réfléchissais au contenu de cette première lettre le hasard (vous savez, ces signes des étoiles que l’on nomme hasard par pudeur ou par peur mais qui ne le sont jamais vraiment) m’a fait découvrir une vidéo passionnante dont j’aimerais vous partager un extrait qui m’a profondément touché tant il fait écho à une certitude profonde et viscérale qui me meut depuis plusieurs mois : « le socle du vivant est fait d’amour », « le seul avenir véritablement bon est celui que nous construirons dans l’empathie, l’ouverture, la nudité des âmes ».

Courage est un mot de coeur. Il vient du latin « cor » qui veut dire coeur.
Dans ces premières significations « courage » était employé dans ce sens :
dire ce que l’on pense avec tout son coeur.


lien vers la conférence en question : The power of Vulnerability

Il s’avère que le courage était aussi le thème de ce Printemps des Poètes 2020 ! 
Comme une évidence donc, comme un clairière que l’on trouve en suivant d’instinct les odeurs et les lumières des sous-bois, le premier thème de cette lettre poétique était tout trouvé. 

Le courage; le courage du coeur. 
Le courage d’être vulnérable; d’ouvrir grand la porte de son temple intérieur pour permettre à l’autre de nous voir, vraiment, de nous aimer vraiment.

Ce chemin vers soi, ce chemin de failles, de vertiges, de craintes… celui que l’on évite longtemps et que l’on se sait plus quitter à la seconde même on l’on y a posé le premier pas, tant il est tout à coup clair qu’il est le seul qui nous amènera véritablement vers la Joie ; pour moi il se fait au grès des mots et des images. Par l’écriture et la photographie, je l’accueille, et le créé.

Je vous invite aujourd’hui à faire un petit bout de chemin avec moi. Quelques pas sur des cailloux blancs, dans l’odeur du thym sauvage, les cheveux au vent. Par l’imagination nous allons où nos rêves nous portent, par la création nous y emmenons les autres. Il y a quelque chose de subtilement magique au voyages des âmes, une communion dans l’indicible qui se forme au delà du verbe… comme une onde. 

« Les mots sont des poissons volants …
Sauvages.
Pour les attraper, il me faut me pencher
au dessus du vide…
tout risquer ;
pour le miracle d’une étoile »


Aurélia Boige

Lire …
 
« O moi ! O la vie ! 
Les questions sur ces sujets qui me hantent,
Ces cortèges sans fin d’incroyants, Ces cités peuplées de sots,
Moi-même qui constamment me fais des reproches, (car qui est plus sot que moi et qui plus incroyant ?) Les yeux qui vainement réclament la lumière, les buts méprisables, la lutte sans cesse recommencée,
Les pitoyables résultats de tout cela, les foules harassées et sordides que je vois autour de moi,
Les années vides et inutiles de la vie des autres, des autres à qui je suis indissolublement lié,
La question, O moi ! si triste et qui me hante – qu’y a-t-il de bon dans tout cela, O moi, O la vie ?

Réponse :
Que tu es ici 
Que la vie existe
Et l’identité,
Que le merveilleux spectacle continue
et que tu peux y apporter ta rime. »

Walt Whitman (1872)

« Le courage n’est pas de peindre cette vie comme un enfer puisqu’elle en est si souvent un : c’est de la voir telle et de maintenir malgré tout l’espoir du paradis. »
Christian Bobin
La lumière du monde


Ecouter …

Deux artistes qui me bouleversent, par le force puisée dans la vulnérabilité, leur créativité poétique, leurs univers et la puissance sublime de leurs mots. A (re)découvrir encore et encore. 


Voir…

Frida : un film d’une fidélité touchante à la femme et l’artiste qu’était Frida. Loin de l’image marketing quelque peu aseptisée qui envahit aujourd’hui les boutiques, ce biopic nous fait redécouvrir la Frida espiègle, sauvage, combattante, mais aussi sa véritable et profonde souffrance, son amour démesuré et dévastateur pour Diego. Si une artiste à sublimer et transfigurer la vulnérabilité pour en faire un berceau créatif merveilleux c’est bien elle. Un chef d’oeuvre qui fait parti de mon top 10 des films du coeur. Je vous conseille aussi l’écoute des deux excellents podcast de @venuspodcast

Call me by your name est un de ces films vif comme une brise marine, qui vous attrape et vous entraîne en plein coeur. C’est beau et je n’ai pas vraiment envie de vous en dire plus si ce n’est d’aller découvrir cette pépite.


l me reste à vous souhaiter … un sourire, une étoile, un pétale,

un petit rien de joie pour oser.Vous dire que vous m’êtes précieux dans ce battement d’aile qui agrandit le ciel

bel envol jusqu’au prochain voyage … en poésie bien sûr !